Créé pas Frederick Taylor au début du XXème siècle. Le taylorisme visait à augmenter la productivité par la division des tâches et une supervision stricte. Souvent associé à l’industrie, il n’a pas disparu. Avec le numérique il se transforme en taylorisme digital, marqué par l’automatisation et le suivi en temps réel.

Source : Cadremploi – « Que dit la loi en matière de surveillance au travail »

Origines du taylorisme

L’objectif principal du taylorisme était d’augmenter la productivité en divisant les tâches et en imposant une surveillance sans relâche. Son modèle reposait sur une distinction nette entre ceux qui planifient et ceux qui exécutent les tâches. Ce qui réduit l’autonomie des salariés, cependant, cela permet d’améliorer l’efficacité des entreprises. 

Malgré les critiques fréquentes concernant sa rigidité, le taylorisme a laissé une empreinte indélébile sur la structure du travail contemporain. Ses principes inspirent encore la logistique, les lignes de production ou encore les centres d’appels, où chaque action est surveillée et quantifiée.

Les algorithmes au travail 

Avec la montée du travail numérique, la surveillance des employés ne s’effectue plus uniquement par le biais de supérieurs hiérarchiques, mais de plus en plus via des programmes informatiques et des algorithmes. On parle de management algorithmique lorsque la technologie attribue les tâches, mesure la performance et surveille le travail en continu.

Les plateformes numériques telles que Uber, Amazon ou DoorDash prouvent parfaitement ce phénomène : chaque tâche est attribuée à travers une application, chaque performance est mesurée en temps réel, et les employés sont incités a suivre un rythme imposé par les technologies. Aujourd’hui, ce type de contrôle ne se limite plus aux plateformes, mais s’étend aussi aux entreprises traditionnelles avec des logiciels de suivi des salariés. 

De nombreuses entreprises utilisent des logiciels spéciaux comme; Time Doctor ou Hubstaff. Qui enregistrent le temps de connexion, créent des rapports de performance et peuvent même prendre des capture d’écran. Dans le télétravail, ces outils renforcent la capacité des employeurs à suivre chaque activité.

Les impacts humains et organisationnels du taylorisme digital

Non seulement le taylorisme digital et le management algorithmique entraînent une modification de la productivité, mais ils transforment également l’expérience des employés. L’usage de la surveillance numérique des employés, comme dans le cadre du travail à distance, illustre bien cette tension entre efficacité et bien-être. 

Les outils de suivi, tels que ceux qui chronomètrent les heures de connexion ou évaluent la vitesse d’exécution des tâches, simplifient la gestion pour les employeurs, mais transforment également la perception du travail. Pour certains collaborateurs, ces instruments favorisent la clarté et la transparence, pour d’autres, ils suscitent la méfiance et la démotivation.

Les conséquences de ce contrôle sont multiples : risque de burn-out, baisse de la motivation, fragilisation de la confiance en soi ainsi qu’au sein d’une équipe. Un article de Courrier International qualifie même ces pratiques de surveillance de taylorisme 2.0, affirment leur caractère intrusif et leurs effets négatifs : https://www.courrierinternational.com/article/travail-espionner-ses-employes-c-est-du-taylorisme-2-0

Le taylorisme digital adapte les anciens systèmes de contrôle au numérique. Les algorithmes et les logiciels améliorent l’efficacité, mais posent des problèmes humains : perte d’autonomie, stress et démotivation. Pour éviter de reproduire les erreurs du passé les organisations doivent apprendre à faire confiance à leurs salariés et à utiliser des algorithmes non pas comme un outil de surveillance, mais comme un moyen de soutien.